La philosophie de Martin St-Louis : https://www.985fm.ca/balados/422347/episode/730012/mon-equipe-m-a-enormement-inspire-l-an-passe-martin-st-louis
Des outils intéressants sur ce site pour les coachs: https://lifesports.osu.edu/coach-beyond/about-coach-beyond/
Au moment d’écrire ces lignes, je venais tout juste d’écouter l’entretien de Martin St-Louis au 98,5 FM (Les amateurs de sports, 13 octobre 2025). On est tous témoins du bon début de saison du Canadien et l’excitation est palpable. Bien qu’on attribue une grande partie des résultats à l’alignement, il faut rendre à César ce qui revient à César : Martin St-Louis semble vraisemblablement savoir ce qu’il fait.
Bon, je ne surprends personne avec cette affirmation. Mais aujourd’hui, je veux nommer certaines choses qu’il fait qui sont indéniables, efficaces, et et soutenues par la science.
La vérité et l’importance de construire un modèle mental partagé
Dans l’entretien, Martin St-Louis parlait de “la vérité” - sa vérité et celle des joueurs. Il expliquait : “J’amène ma vérité, puis si tu n’es pas convaincu avec ma vérité bien donne-moi ta vérité et puis on va arriver à LA vérité. Une fois qu’on est arrivé à LA vérité, bien là on est ensemble!” (Les amateurs de sports, 13 octobre 2025). L’important, selon lui, c’est d’arriver à un point où les entraineurs et les joueurs sont arrivés a “notre vérité” ensemble.
C’est un point crucial souvent oublié par les entraîneurs. Ce que Martin St-Louis nomme ici, c’est qu’on doit avoir un modèle mental partagé entre les entraineurs et les athlètes. Autrement dit, l’important ce n’est pas d’avoir un système parfait. L’essentiel, c’est que la description du système de jeu soit le plus similaire possible entre les joueurs et les entraineurs. Si on demande aux joueurs de décrire le système de jeu, à quel point est-ce que la description est similaire à celle qui est faite par les entraineurs? Plus c’est pareille, plus l’équipe a de chance de gagner (Richards et al., 2012). Les études expliquent que plus le modèle mental du système de jeu est similaire, plus la compréhension entre joueurs et entraîneurs est alignée, et plus ça a de chances d’amener des victoires.
Le “tough love” : exigence et soutien
L’autre élément intéressant de l’entretien concerne le leadership de Martin St-Louis. Il dit : “J’aime mes joueurs comme mes enfants, mais ce n’est pas parce que je les aime que je ne leur dirai pas la vérité, que je ne serai pas exigeant avec eux” (Les amateurs de sports, 13 octobre 2025).
Ça revient au principe du tough love dont je parlerai dans mon prochain blogue. En résumé, le tough love, c’est être demandant envers les joueurs ET d’offrir une bonne dose de soutien en parallèle (Taylor et al., 2022). Les deux vont ensemble.
Quand j’écoute Martin St-Louis parler de sa philosophie, j’entends : Je vais être exigeant et demandant envers tout le monde, mais je vais leur donner du love et les soutenir. Mais soutenir ne veut pas juste dire leur dire qu’ils sont bons et que tout va bien aller. Parfois, la meilleure façon de soutenir quelqu’un, c’est de lui dire la vérité - cordialement et respectueusement.
Par exemple : “Regarde, tu as de la misère à exécuter ta première passe quand tu fais la sortie de zone. On va travailler avec toi - ou mon adjoint va travailler avec toi - pour trouver la façon dont tu peux l’exécuter et qui va mettre en valeur tes qualités et ultimement amener l’équipe à avoir du succès.”
Rattacher le succès individuel au succès collectif
Le dernier point important que Martin St-Louis a nommé concerne l’alignement entre les aspirations individuelles et le succès collectif de l’équipe. Selon ses propos, il prend toutes les décisions avec le but ultime de faire ce qu’il y a de mieux pour faire faire gagner l’équipe - c’est le succès collectif qui prime. Mais il a lâché un commentaire rapide et crucial : “Si on a du succès collectif, tout le monde va y gagner.”
Pour moi, cette nuance rapide est un élément clé qui est trop souvent oublié.
Le meilleur exemple? Quand une équipe gagne la Coupe Stanley, tout le monde associe le terme “gagnant” à ces joueurs. Grâce à cette association, les joueurs d’une équipe gagnante peuvent ensuite obtenir des contrats plus lucratifs parce que leurs performances individuelles ont été mises en valeur par le succès de l’équipe - c’est une espèce de prime de la Coupe Stanley ou du Super Bowl.
À mes yeux, ça veut dire qu’il ne faut pas tuer l’individualisme. Il faut plutôt rattacher les aspirations individuelles au succès collectif.
Ce qu’on voit en ce moment, c’est un entraîneur-chef qui a bâti sa carrière à travers l’expérience et, probablement, des discussions informées avec des gens très réfléchis. Ce que j’entends avec mon jugement scientifique, c’est aussi un entraineur qui a une approche et une attitude cohérentes avec les études qui ont analysé les comportements des Serial Winning Coaches.

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